Aujourd'hui mercredi 27 février 2008, journée à forte prédisposition merdique.
8h35: Gare de Saint Malo.
Le train de 8h40 est annulé, sûrement un énième suicide sur la voie Saint Malo - Rennes. Quelle belle journée pour mettre fin à ses jours: 12 ° C (température de merde ), TMS (Temps Malouin Sinistre) de type 2: gris pâle avec incrustation d'arbres déplumés et déchirants cris de mouettes en fond sonore plus petit vent sournois.
9h30: dans le train qui ne partira pas avant 9h50.
J'ai déja perdu 1h et 20 minutes de ma journée. Il n'y avait plus de café à la maison. Humeur massacrante. Je commence à lire un Balzac indien: "L'équilibre du monde" de Rohinton Mistry.
L'histoire démarre dans un train qui s'arrête pour cause de cadavre sur la voie, ce qui me fait bien rire (humour de circonstance, private joke avec moi même).
10h02: dans le train qui a démarré, enfin.
J'essaie péniblement de dessiner une maman et son adorable monstre de trois ans pour ma collection "dans le métro et ailleurs" mais ce projet semble être destiné à crever car les transports en commun bretons sont vraiment trop naze. Le vieux TER raggue tellement que mon couple sur papier ressemble pour s'y méprendre au trajet d'un escargot sous LSD trempé dans de l'encre: c'est laid.
10h20: j'ai abandonné le dessin et me replonge dans mon Balzac indien.
La suite de l'histoire, qui ne se passe plus dans le train, est horriblement triste et n'éclaire plus ma journée, je me fais néanmoins tellemment chier que je décide de poursuivre ma lecture jusqu'au post chapitre 2, page 133.
10h22: contrôle des tickets.
J'ai oublié ma carte 12/25. Le contrôleur me demande combien d'argent j'ai sur moi parcequ'il a un lecteur de carte bleue antédiluvien qui ne lit pas les cartes électroniques.
Rapide inventaire de mes poches, sac, et porte monnaie. Butin: 2€20. Je suis pauvre et ça m'énerve.
Le contrôleur a pitié de moi et refuse de prendre mes 2€20. J'insiste. Il s'en va.
Il OSE avoir pitié de moi et ça m'énerve. Merde quoi. Mes parents sont pétés de thunes et mes ancêtres étaient chevaliers tout ça pour quoi? 2€20?
Journée de merde.
10h40: Arrivée en gare de Rennes.
TRS (Temps Rennais Sinistre) de type trois: ciel gris foncé, arbres décharnés, odeur de chiure d'oiseaux, petit vent sournois et pluie glacée.
10h42: Dans le métro.
Des crétins genre fac d'éco futurs cadres inf dans une banque minable se racontent leurs soirées. Ils sont vulgaires, parlent fort de comment ils ont tronché machine, bref, ils m'agressent.
Ils sortent au même arrêt que le mien, j'ai envie de les pousser dans l'escalator. Je me retiens.
10h44: Sortie du métro.
Il pleut définitivement et POUR UNE FOIS, je n'ai pas de parapluie.
J'ai TOUJOURS un parapluie dans mon sac depuis que j'ai emménagé dans cette contrée baveuse qu'est la Bretagne et POUR UNE FOIS qu'il PLEUT je n'ai PAS de parapluie dans mon sac. Je soupçonne mon immonde petit frère de me l'avoir volé.
Je cache mon ordinateur sous mon bras en espérant qu'il échappe au déluge, je prends un bus en priant (oui) pour qu'il aille où je veux.
10h50: Dans le bus.
Je constate que mon sac bus à impériale s'est déchiré.¨Puis je constate autre chose.
Je suis face à Diarrhée Verbale, mon prof de Relations Internationales. J'hésite à faire noter à D.V. que nous sommes en vacances quand il descend en même temps que moi à l'arrêt de la Fac de droit. Je ne le ferai pas, car si même D.V. vient à la fac par jour de pluie et de vent, alors qu'il est un prof de fac et que, c'est bien connu, c'est une sale race qui n'en branle pas une (mon papoute est prof à la fac de médecine aussi, je sais de quoi je parle) , même s'il ne vient que pour s'écouter parler, car il est prof de fac et qu'il est donc partie d'une sale race, il a le mérite d'espérer gaiement et insouciemment que ses élèves ( dont je fais partie) viendront en cours le voir s'écouter parler un mercerdi de vacances froid et pluvieux.
Diarrhée Verbale a la foi.
Comme lui je vais m'écouter parler.
J'inaugure donc ce jour le blog de tigre en papier.
Kampaï!